L’exécutif de l’AÉUM exige transparence de la part de McGill à propos du projet du Nouveau Vic

L’exécutif de l’AÉUM exige transparence de la part de McGill à propos du projet du Nouveau Vic

L’exécutif de l’AÉUM publie la présente lettre pour attirer l’attention de la communauté de McGill sur les événements récents touchant le projet du Nouveau Vic. Les Kanien’kehá:ka Kahnistensera, également connue sous le nom de Mères mohawks, affirment que McGill et la Société québécoise des infrastructures (SQI) n’ont pas respecté l’accord juridique qui oblige certains protocoles médico-légaux et culturels sur le site. La conduite de McGill a suscité de vives inquiétudes parmi la population étudiante et la communauté autochtone locale.  

Cette lettre s’appuie sur une publication précédente de l’exécutif de l’AÉUM en octobre 2022 qui a mis en lumière l’inconduite de McGill et la dissidence de la communauté contre le projet Nouveau Vic avant une audience judiciaire pour le procès des Mères contre McGill. Les Mères mohawks travaillent depuis 2015 pour arrêter les travaux sur ces terres kanien’kehá:ka non cédées et protéger les artefacts d’avant contact et les tombes non marquées qu’elles contiennent. Cette lettre ne traitera que des événements qui se sont déroulés depuis la lettre d’octobre 2022 de l’AÉUM. Pour en savoir plus sur les Mères mohawks, visitez leur site à mohawkmothers.ca

À la fin du mois d’octobre 2022, la Cour supérieure du Québec a émis une injonction temporaire mettant fin aux fouilles sur le site. En avril 2023, une entente de règlement a été signée entre les mères mohawks, la SQI, l’Université McGill et d’autres défendeurs qui ont mandaté une enquête « dirigée par les Autochtones » sur les tombes non marquées sur le site. Cependant, les mères mohawks affirment que cette entente a été « brutalement violée » par McGill et la SQI. 

D’une part, McGill et la SQI ont rejeté la recommandation du comité d’archéologues nommé par le tribunal d’embaucher une personne experte médico-légale pour superviser la chaîne de garde des artefacts. Puis, le 25 juillet, des membres Aînés autochtones et des personnes monitrices culturelles sur place ont été harcelés et insultés par des agents de sécurité embauchés par la SQI. Pendant des semaines, les personnes monitrices autochtones ne se sentaient toujours pas en sécurité pour retourner au travail sur le site. Un mois plus tard, McGill et la SQI ont finalement accepté la suggestion des Mères mohawks d’embaucher une agence de sécurité autochtone, et les parties concernées sont retournées sur le site. Bien que, dans ses bulletins d’information (publiés le 3 août et le 23 août), le vice-principal exécutif et vice-principal aux études de McGill, Christopher Manfredi, dénonce les agressions, son rapport des faits omet le fait que durant des semaines, la demande des Mères au sujet de nouvelles politiques de sécurité a été ignorée. La version des faits de McGill est blanchie et cherche plutôt à préserver l’image de l’Université, et n’a aucun lien menant vers des sources qui pourraient corroborer leur histoire. En fin de compte, il s’agit d’une fausse représentation de la relation de travail entre les Mères mohawks, McGill et la SQI. 

Les Mères mohawks attirent également l’attention sur l’écart entre les résultats de la recherche par géoradars menée sur place en juillet 2023 et la version que McGill et la SQI rendent publique. Dans le cadre de la recherche par géoradars, neuf sites de sépulture potentiels ont été identifiés dans la zone que McGill prévoit d’excaver. De plus, des chiens de recherche ont détecté l’odeur de restes humains sur le site et des archéologues ont déterré des vêtements et des chaussures vieux de plusieurs décennies. Cependant, dans son bulletin du 3 août à McGill, le prévôt Manfredi a minimisé l’importance de ces résultats du radar à pénétration de sol en soulignant qu’il s’agissait de caractéristiques correspondant à des sépultures « potentielles », mais non « probables ». Nous soutenons que la différence sémantique ici entre « potentielles » et « probables » est ésotérique et n’excuse pas McGill d’une enquête archéologique plus approfondie. Le bulletin de la SQI publié le même jour suggérait que : « Pour le moment, ces recherches n’ont donné lieu à aucune découverte de sépulture. » Ces deux récits omettent des éléments de preuve essentiels et ont été rendus publics sans consultation avec les Mères mohawks. 

Malgré leurs engagements publics envers la réconciliation et la justice autochtones, McGill et la SQI semblent entièrement concentrés sur des calendriers de construction axés sur le profit sans tenir compte de la souveraineté ou de l’humanité des Mères mohawks. L’exécutif de l’AÉUM exige que McGill honore son entente de règlement avec les Mères mohawks et donne la priorité à l’agentivité et à la sécurité des parties prenantes autochtones. De plus, nous nous attendons à ce que les futurs bulletins d’information destinés à la communauté de McGill soient publiés en consultation avec les Mères mohawks et corroborés par des références liées à des sources d’information mohawks.

Indépendamment de cette recommandation, nous encourageons les membres de la communauté de McGill à obtenir leurs informations sur le projet directement auprès des Mères mohawks et d’autres éditeurs mohawks. McGill a démontré qu’elle n’est pas une source d’information fiable. L’omission de la vérité est un mensonge. Pour des mises à jour régulières, les membres du corps étudiant, les membres du corps professoral et le personnel de McGill peuvent s’abonner au bulletin d’information de la Nation Mohawk. Les nouvelles peuvent également être trouvées sur Instagram @takebacktekanontak et sur le site Web des Mères mohawks. La communauté de McGill peut démontrer son soutien aux Mères mohawks en contribuant à leur collecte de fonds et à leur pétition. Pour accéder à un soutien comme le financement et l’impression de projets en faveur des Mères mohawks ou pour vous impliquer dans l’organisation de la solidarité en cours, contactez le vice-président externe de l’AÉUM à l’adresse external@ssmu.ca.

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