Déclaration de l’AÉUM concernant la planification et les aménagements prévus par McGill, pour le trimestre d’automne 2021
Veuillez prendre note que cette déclaration constitue une lettre ouverte et que les groupes ou les individus souhaitant la signer peuvent le faire en cliquant sur les liens figurant au bas de la lettre.
Aux professeurs Buddle et Labeau, à la Principale Fortier, au Centre des opérations d’urgence (Emergency Operations Centre EOC) ainsi qu’à l’administration au sein de McGill,
Alors que la rentrée du trimestre d’automne 2021 approche, les étudiant·e·s de McGill n’ont encore reçu ni les renseignements ni les outils indispensables à vivre un trimestre sans danger et réussi à l’université. Bien que certains anticipent avec impatience le retour des cours en personne, l’AÉUM entend souvent parler d’étudiant·e·s qui craignent que les plans actuels de McGill pour l’automne 2021, risquent de poser des dangers de santé pour eux et pour la collectivité dans son ensemble. Bien que la province de Québec ait réalisé des progrès au cours des dix-huit derniers mois dans la lutte contre le COVID-19, les inquiétudes restent vives pour les membres de la communauté de McGill et pour le reste de la métropole. Presque tous les étudiant·e·s, auront à l’esprit, au cours du semestre d’automne 2021, la pandémie persistante de COVID-19 et la manière dont McGill assurera une expérience d’apprentissage sûre et accessible.
Selon le Dr Donald Vinh, infectiologue au Centre universitaire de santé McGill, les tendances actuelles sont préoccupantes, car elles révèlent que « la transmission dans les communautés est toujours en cours ».
Selon le Dr Vinh, l’inquiétude concerne surtout l’avenir, avec la reprise des classes scolaires et universitaires à la fin août et en septembre. « Si le virus a déjà proliféré alors que nous nous réunissons qu’en plein air ‘sans danger’, dit-il, « que se passera-t-il lorsque nous serons à l’intérieur ? ».
Face aux circonstances autour de la situation actuelle de COVID-19 à partir d’août 2021, l’Association étudiante de l’Université McGill demande à l’Université McGill de mettre en œuvre les mesures préventives suivantes :
- Rendre obligatoire le port de masques dans les salles de classe, les laboratoires, les bibliothèques et tout autre environnement intérieur sur les campus pour le début du trimestre d’automne 2021.
- Consulter au préalable les étudiant·e·s et les membres du personnel avant de mettre fin à l’obligation de porter un masque et prévoir un préavis suffisant avant tout changement de politique.
- Faire connaître en publiant des directives claires sur les aménagements disponibles pour les étudiant·e·s, le personnel et les enseignant·e·s et la façon dont ils peuvent être obtenus. Proposer des aménagements à court et à long terme aux étudiant·e·s, au personnel et aux enseignants qui sont immunodéprimés, vulnérables au COVID ou incapables de se rendre en classe pour le semestre à venir.
- Offrir des enregistrements de cours obligatoires et du matériel d’apprentissage à distance pour le trimestre d’automne 2021.
- Interdire la présence obligatoire en personne pour le trimestre d’automne 2021.
- Encourager la représentation des étudiant·e·s dans les réunions où sont décidées les politiques de COVID-19 à l’Université.
- Communiquer fréquemment avec les étudiant·e·s utilisant le système MRO dès que la politique de l’Université concernant COVID change, et chaque fois que des renseignements fédéraux ou provinciaux relatifs à COVID-19 sont publiés, y compris des renseignements sur les passeports vaccinaux.
- Mettre en œuvre et annoncer les politiques relatives aux passeports de vaccination en accord avec les règlements provinciaux dans des délais raisonnables.
Au cours des prochaines semaines, des milliers d’étudiant·e·s se retrouveront à Montréal pour débuter leur première année à McGill. Nombre d’entre eux participeront aux événements du Frosh, où ils entreront en contact avec des dizaines de nouveaux venus. Ces activités peuvent conduire à des éclosions, surtout si l’on considère le nombre important d’étudiant·e·s dans les résidences de McGill qui ont ainsi contracté le COVID-19 au cours de l’année universitaire 2020-2021. Si McGill n’a pas de rôle à jouer dans la planification du Frosh et d’autres événements, l’université a néanmoins la responsabilité de reconnaître que ces événements ont bien lieu et qu’ils seront fréquentés par de nombreux étudiant·e·s de première année. Compte tenu du retour prévu à McGill de l’enseignement en personne, tout risque d’infection en résidence peut se propager beaucoup plus rapidement parmi les étudiant·e·s dans les salles de classe où des étudiant·e·s de niveaux différents partagent un environnement d’apprentissage.
En dépit du fait que de nombreux Canadiens et Canadiennes ont choisi de se faire vacciner, le nombre de cas à Montréal ne cesse d’augmenter, de même que le taux de positivité des tests. La variante Delta du virus se révèle plus contagieuse que les variantes précédentes, et des flambées se sont produites même dans des régions où le taux de vaccination est important. Dans les régions voisines où les taux de vaccination sont élevés, plusieurs ont opté pour le retour au masquage à l’intérieur et la distanciation sociale. Alors que la vaccination est toujours aussi efficace contre la variante Delta et qu’elle protège les personnes entièrement vaccinées contre une maladie grave ou la mort, les grands experts en santé publique préconisent une prudence maximale. Certains experts, comme Theresa Tam, considèrent que le Canada est « au début d’une quatrième vague de la variante Delta ».
En ce qui concerne l’accès aux vaccins, le Canada est certes l’un des pays les plus privilégiés au monde. Bien que les Canadiens et Canadiennes disposent d’un accès aux vaccins depuis plusieurs mois, bon nombre des quelque 10 000 étudiant·e·s internationaux de McGill sont originaires de pays où l’accès aux vaccins est bien plus limité qu’au Canada. Même si les vaccins sont disponibles pour tout étudiant au Canada à son arrivée, de nombreux étudiant·e·s du monde entier qui arriveront au Canada dans les prochaines semaines ne seront pas complètement vaccinés avant le trimestre d’automne 2021. En conséquence, ces étudiant·e·s restent vulnérables dans les grands environnements tels que les salles de classe et les résidences. Si les étudiant·e·s de l’étranger choisissent de se faire vacciner dès qu’ils le peuvent à leur arrivée au Canada, ils demeurent vulnérables, ainsi que leurs proches, durant les deux semaines suivant l’administration de la deuxième dose du vaccin COVID-19.
De plus, l’AÉUM a reçu des rapports de nombreux étudiant·e·s, dont l’arrivée au Canada est retardée en raison de contraintes telles que l’obtention de visas dans des pays où les infections au COVID sont en hausse. La situation entourant le COVID dans d’autres pays demeure un obstacle à l’arrivée des étudiant·e·s internationaux en temps opportun sur le campus. L’Université McGill a déclaré qu’elle s’attendait à ce que tous les étudiant·e·s soient sur le campus pour le début du trimestre, bien que ce ne soit malheureusement pas possible pour tous ces derniers. De nombreux étudiant·e·s ont également fait savoir qu’ils seront toujours en quarantaine obligatoire au début du semestre d’automne et qu’ils craignent que leurs études en souffrent en raison de l’absence de mesures d’adaptation simplifiées. Par conséquent, l’AÉUM exhorte l’Université McGill à reconnaître le grand défi auquel font face de nombreux étudiant·e·s étrangers et lui demande de s’assurer rapidement que ces derniers soient accommodés s’ils doivent affronter des retards lors de leur arrivée au Canada ou en raison de la quarantaine.
L’Université McGill, en tant qu’institution, a une grande responsabilité envers ses communautés voisines. De nombreux étudiant·e·s résident dans le quartier voisin de Milton-Parc, où plusieurs voisins sont des membres vulnérables et âgés de la communauté. À cette époque l’an dernier, les cas se sont malheureusement répandus rapidement à Milton-Parc, notamment parmi les étudiant·e·s. Quoique l’Université McGill ne peut contrôler le comportement des étudiant·e·s hors campus, celle-ci doit reconnaître le taux drastique d’infections survenu l’an dernier malgré l’enseignement à distance et adopter des mesures concrètes pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise. En vue du potentiel d’augmentation de la transmission du virus dans la communauté découlant des activités sur le campus, nous prions vivement McGill de procéder avec prudence et de prévoir un environnement sans risque pour ses étudiant·e·s et pour nos voisins.
Un grand nombre d’étudiant·e·s ont choisi de fréquenter l’Université McGill en raison de sa réputation en tant que leader mondial, tant sur le plan de l’éducation qu’à d’autres égards. En décidant de mettre en place des mesures de sécurité supplémentaires au-delà du minimum exigé par la province, l’Université McGill rejoindrait d’autres universités canadiennes telles que l’Université de Toronto, l’Université de Waterloo, l’Université Bishop’s et bien d’autres. Nous reconnaissons que les règlements provinciaux évoluent rapidement et que McGill est liée par de nombreuses contraintes imposées par le gouvernement provincial. Toutefois, McGill a en grande partie la capacité de mettre en œuvre de solides mesures de sécurité (par exemple, le masquage et les aménagements pour l’apprentissage à distance) même si le Québec ne les exige pas.
Depuis dix-huit mois, on demande aux citoyens (surtout aux jeunes) de faire les bons choix en matière de santé publique, que ce soit en s’auto-isolant, en portant un masque ou en se vaccinant. Si la responsabilité individuelle est déterminante dans la lutte contre le COVID-19, il incombe également à des institutions puissantes comme McGill de faire les bons choix. L’influence de McGill, qui compte près de 40 000 étudiants, se fait sentir de façon incommensurable sur la santé de la collectivité métropolitaine de Montréal. En choisissant des politiques visant à protéger les membres de notre propre communauté, McGill peut aussi choisir de mieux protéger la métropole. Les étudiant·e·s doivent recevoir de l’Université, les outils et les ressources qui leur permettront d’assurer leur propre sécurité et celle du reste de la collectivité. En d’autres termes, l’éducation en personne ne peut être privilégiée par rapport à la santé et à la sécurité publiques, surtout si nous disposons des outils nécessaires pour proposer des solutions de rechange à distance, à ceux qui en ont besoin. L’Université McGill a à la fois la capacité et la responsabilité de protéger notre communauté, et comme l’a prouvé l’année dernière, les enjeux sont une affaire de vie ou de mort.
Signé,
L’Association étudiante de l’Université McGill
Claire Downie — Vice-présidente (Affaires universitaires)
Darshan Daryanani — Président
Sacha Delouvrier — Vice-président (Affaires extérieures)
Karla Heisele Cubilla – Vice-présidente (Vie étudiante)
Sarah Paulin — Vice-présidente (Interne)
Éric Sader — Vice-président (Finances)
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