Déclaration au sujet de la réunion commune du conseil et du sénat 2014-2015

Déclaration au sujet de la réunion commune du conseil et du sénat 2014-2015

Les sénateurs ont reçu le vendredi 31 octobre les lectures de base, les questions et la liste des panélistes pour la réunion commune du conseil et du sénat de McGill 2014-2015 qui se tenait le mardi 4 novembre. Le contenu de la documentation était fortement axé sur les partenariats avec l’industrie et le développement économique. Cette situation était illustrée par l’inclusion de panélistes comme le directeur de recherche d’Hydro-Québec. Les étudiants-sénateurs ont été surpris étant donné qu’on avait mis de l’avant le thème de « l’engagement communautaire » pour ce forum depuis plusieurs mois; un titre clairement trompeur.

Les étudiants-sénateurs étaient préparés à discuter de certains de ces enjeux à la réunion; toutefois, à la dernière minute, on a retiré la période de questions de l’ordre du jour sans justification valable. Il était inapproprié et irrespectueux d’empêcher les membres du sénat et du conseil des gouverneurs de poser leurs questions aux panélistes en plus de donner l’impression que la décision a été prise délibérément pour étouffer des discussions justifiées mais peut-être non désirées. Malgré que les étudiants-sénateurs aient bien exprimé leurs points de vue pendant les tables rondes à la réunion et qu’ils aient été d’accord avec beaucoup de membres du corps enseignant présents au sujet d’enjeux importants, le résumé publié pour le sénat tel qu’il est présentement ne représente pas les valeurs et les propositions exprimées à chaque table. Ce manque de représentation risque de retarder les efforts pour implanter les idées de cette rencontre reliées à l’engagement communautaire à l’avenir. Comme le rapport diffusé ne représente pas fidèlement les débats de la rencontre, nous dressons ici publiquement la liste de nos préoccupations.

La vision de « l’engagement communautaire » exprimée dans les documents diffusés et le contenu de la rencontre indique une vision restreinte et axée sur les affaires de l’implication dans sa communauté. Bien que les partenariats avec l’industrie soient une partie importante et précieuse de l’engagement communautaire, offrent des opportunités non négligeables aux étudiants et profitent à la communauté mcgilloise, les étudiants-sénateurs ne croient pas qu’ils constituent la seule façon de s’impliquer dans la communauté. La question « comment les partenariats extérieurs peuvent-ils bénéficier aux étudiants? » n’a pas été reliée avec la question « comment les étudiants et leur travail peuvent-ils bénéficier à la communauté? ». Cette approche fait disparaitre le travail d’organismes tels que le Bureau de l’éducation en équité sociale et diversité (SEDE) qui s’associent avec des organismes communautaires de base pour permettre aux étudiants de répondre à des besoins définis par la communauté. Ce déni place les partenariats privés bien financés sous le feu des projecteurs tout en laissant les partenariats plus difficilement soutenus par les industries et les intérêts des entreprises dans l’ombre.

Les étudiants-sénateurs et les représentants ont continuellement travaillé pour soutenir le financement d’organismes axés sur l’engagement communautaire comme le SEDE et le programme Indigenous Access McGill et aimeraient voir l’Université faire écho à ce soutien et garantir le financement de ces projets. Tant les étudiants que les membres du corps enseignant ont rappelé la nécessité que les besoins définis par la communauté aient préséance sur toute autre préoccupation pour tout projet d’engagement lors de la dernière rencontre, et une approche de base envers l’engagement est essentielle pour encourager cette vision.

De plus, la décision d’inviter un représentant d’Hydro-Québec à une rencontre présentée comme un pas pour bâtir des relations positives avec le public démontre l’incapacité de prendre en considération toutes les communautés du Québec. Les communautés autochtones – particulièrement les communautés algonquines et innues – se sont continuellement opposées aux projets passés et présents d’Hydro-Québec. L’AÉUM est depuis longtemps solidaire des communautés autochtones qui se voient imposer des projets de développement sur leur territoire sans que leur consentement libre et éclairé ait été obtenu au préalable. L’AÉUM s’oppose également aux entreprises qui agissent sans le consentement des communautés autochtones (la prise de position la plus récente à ce sujet a été adoptée en octobre 2014 lors de l’Assemblée générale de l’AÉUM). Par conséquent, l’inclusion d’une entreprise dont les projets sont activement contestés par les autochtones ne correspond pas aux mandats que les étudiants ont donnés à l’AÉUM et ne reflète pas l’intention de bâtir des liens avec les communautés autochtones.

Les sénateurs comme les administrateurs ont rappelé le besoin d’adopter un concept plus vaste de l’engagement communautaire comprenant des partenariats mutuellement avantageux guidés par les besoins que les communautés elles-mêmes reconnaissent. Nous encourageons fortement que ce but soit le premier critère pour McGill lorsqu’elle ira de l’avant pour continuer à mettre sur pied de nouveaux partenariats.

Présenté respectueusement,

Senator Ibrahim
Senator Scebba
Senator Snyder
Senator Benrimoh
Senator Stewart-Kanigan
Senator Rourke
Senator Greenspon
Senator Ayukawa

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