Condamnation du racisme vécu par les Micmacs
28 Septembre 2020
Nous, l’équipe dirigeante de l’AÉUM, les étudiant.e.s autochtones et autres allié.e.s de l’université McGill condamnons dans les plus forts termes possibles, autant la récente violence perpétrée contre la communauté de pêcheurs micmacs à Saulnierville en Nouvelle-Écosse par des pêcheurs non autochtones, que l’échec du gouvernement fédéral à réagir au sentiment anti-autochtone présent de longue date et à sa prévalence croissante. Les politicien.ne.s et leaders non autochtones ont fait bien peu pour apaiser les tensions à la lumière de l’escalade du conflit suite aux tentatives micmaques récentes pour revendiquer leur souveraineté et leur droit constitutionnel à la pêche protégé par le Traité de paix et d’amitié 1752. Ce traité indique que « [la tribu des Micmacs] ne sera aucunement empêchée, mais au contraire, aura une entière liberté de chasser et de pêcher comme de coutume ». Ces droits ont par la suite été confirmés dans la décision Marshall de 1999, qui maintient que les Micmacs sont autorisés à pêcher dans le but d’une « subsistance convenable » et n’ont pas besoin de posséder un permis ou de limiter leurs activités à certaines périodes de l’année.
La nation Sipekne’katik a donné le coup d’envoi de sa première « pêche de subsistance convenable » au quai de Saulnierville il y a deux semaines dans une célébration pacifique du 21e anniversaire de la décision Marshall. Toutefois, cette célébration a rencontré la violence de pêcheurs non autochtones, et peu d’actions ont été mises en place par les gouvernements fédéraux et provinciaux pour protéger la nation Sipekne’katik, leur équipement de pêche et leurs droits.
Depuis, des bateaux de pêche micmacs ont été bloqués, des casiers à homards coupés et des fusées lumineuses tirées dangereusement en direction de bateaux de pêche dans une série d’attaques violentes par des pêcheurs non autochtones en protestation contre la pêche.
Ces tensions n’ont rien de nouveau, avec le racisme continu et la hausse des conflits depuis la décision Marshall. Pour compliquer les choses davantage, la perception du public en la matière est déformée par la couverture médiatique problématique qui parle des droits de pêche constitutionnellement protégés comme d’activités « illégales ».
Ces attaques et d’autres de ce genre n’affectent pas seulement la communauté micmaque de Nouvelle-Écosse, mais constituent des attaques contre tous les peuples autochtones du Canada. La communauté étudiante autochtone de McGill et de l’ensemble du Canada souffre de ces effets, car ceux-ci ne sont que quelques-uns des nombreux rappels du fait que le Canada ne respecte pas les peuples autochtones et ne les considère pas comme souverains ou comme des nations autodéterminées. Le gouvernement canadien ainsi que les citoyens non autochtones doivent être tenus responsables pour la violence coloniale continue perpétrée contre les peuples autochtones. En conséquence, nous demandons que le gouvernement fédéral passe à l’action pour protéger les droits des pêcheurs micmacs et appelle la communauté étudiante et les allié.e.s à se positionner de manière sans équivoque en soutien aux Micmacs.
Signé,
Jocelyne Couture/Commissaire aux affaires autochtones
Brooklyn Frizzle/Vice-président (Affaires universitaires)
Jemark Earle / Président
Gifford Marpole/Vice-président (Finance)
Maheen Akter / Vice-présidente (Vie étudiante)
Ayo Ogunremi/Vice-président (Affaires externes)
Le lien ci-bas est une compilation de ressources pour soutenir les Micmacs dans l’exercice de leurs droits issus de traités.