Mobilisation pour un Royal Vic accessible à tous !
2021-09-20
Cher(e)s étudiant(e)s : Venez prendre la rue !
De quoi s’agit-il ?
En 2015, l’hôpital Royal Victoria, situé au nord-ouest du campus de McGill au centre-ville, a été désaffecté en raison de la construction d’un nouveau super-hôpital à NDG. Une majeure portion de l’ancien hôpital, qui occupait 1,4 million de pieds carrés de superficie publique, est maintenant sous la gestion du gouvernement du Québec. Depuis, McGill a récupéré plus de 500 000 pieds carrés de ce terrain public et prévoit de démolir une partie du site en vue d’agrandir son campus. Ce projet d’expansion prévoit la construction de salles de classe, d’une bibliothèque et de laboratoires de recherche. Toutefois, dans l’élaboration de ses plans pour le site, McGill n’a pas mené de consultations approfondies auprès des étudiants. es et des membres de la communauté. Cette omission s’est produite dans un contexte de crises écologique, immobilière et financière, où l’on a profondément besoin de grands terrains libres et utilisables.. En réalité, les planifications de McGill pour le site ont été conçues en coordination avec des entités institutionnelles peu transparentes : « le groupe de travail RVH de la directrice, les groupes de travail RVH et les administrateurs principaux ».
Dans une lettre ouverte, signée en 2020 par plus de 55 associations communautaires, dont l’AÉUM, on dénonce la décision du gouvernement du Québec de céder une portion importante du site à l’Université McGill, une décision prise « sans aucune forme de consultation avec la société civile ou les citoyens locaux, et sans débat à l’Assemblée nationale ». Le 26 septembre, l’AÉUM se joindra à ces organisations pour une mobilisation et marche publique dans la rue.
En dépit de l’opposition de la communauté, les membres du projet « New Vic » (Nouveau Vic) de McGill ont refusé de contacter l’AÉUM ou les étudiants. es pour une consultation de bonne foi sur la réaffectation du Royal Vic. Le gouvernement du Québec lui, a accordé à l’Université une aide financière de 37 millions de dollars pour développer un plan de réaffectation du site. Aucun de ces fonds considérables n’a été consacré par l’Université pour mener de telles consultations. Cette dernière n’a pas non plus soutenu financièrement le processus de consultation communautaire dénommée « Notre Royal Vic », qu’elle avait pourtant appris être en cours et nécessitant un soutien financier.
McGill soutient qu’elle a mené un processus de consultation auprès de la communauté. Pourtant, sur demande, l’AÉUM n’a pu obtenir une copie du rapport formel entourant ces consultations. En fait, la majorité de ces « consultations » — comme la réunion publique sur le projet « New Vic » (Nouveau Vic), organisée par l’administration à la fin du mois d’août — semblent avoir été de nature plutôt performative, ayant comme but réel de mettre à l’abri la réputation de l’institution. Ainsi, l’AÉUM ne figure plus parmi les parties prenantes internes du projet Nouveau Vic (New Vic).
Par ailleurs, étant donné le manque flagrant de consultation auprès des étudiants. es, l’AÉUM se demande si McGill a bien consulté les communautés autochtones au sujet de cette concession de terres et de la gestion prévue d’une portion du prétendu mont Royal. « Le Mont-Royal est le territoire non cédé de la nation Kanien’kehá : ka ainsi qu’un lieu de sépulture de valeur historique pour la nation. Les consultations avec les communautés autochtones sont de la plus haute importance, surtout dans le contexte d’un mouvement décolonial croissant qui soutient les efforts de récupération des terres. Le principal pouvoir de décision concernant la réoccupation de ces terres et les projets futurs devrait être entre les mains des communautés autochtones concernées.
En ignorant les récents appels des étudiants. es et de la communauté montréalaise en faveur d’une réaffectation démocratique de l’ancien site Royal Victoria, McGill a fait preuve d’une grave erreur. En effet, c’est ce même manque d’implication des étudiants. es sur les grandes décisions de l’université, qui s’est manifesté, tout récemment, dans les décisions prises par l’université vis-à-vis des précautions de COVID-19 et dans la gestion de son fonds de dotation, qui est grandement investi l’industrie des combustibles fossiles et dans des entreprises liées aux abus des droits de la personne.
C’est pourquoi, le 26 septembre, de 14 h à 16 h, nous invitons la population étudiante à participer à une manifestation publique en faveur d’une réaffectation démocratique et écologique du Royal Vic.
Signé,
Sacha Delouvrier
Vice-Président (Affaires externes)