Le Bureau des étudiants en situation de handicap (OSD) de l’Université McGill fournit des adaptations aux étudiant·e·s qui ont besoin d’un soutien en classe, lors des examens et sur le campus en général. Bien que l’OSD continue de servir les étudiant·e·s, les plaintes se sont multipliées ces dernières années, et l’incapacité de l’OSD à les traiter compromet sa capacité à remplir son mandat. À l’automne 2019, un rapport étudiant a constaté que de nombreux problèmes récurrents n’étaient toujours pas réglés. Le mois dernier, une enquête distribuée par les représentant·e·s de l’AÉUM, qui ont signé cette déclaration, a confirmé que beaucoup de ces problèmes continuent à affecter les étudiant·e·s. Nous demandons à l’OSD, avec le soutien significatif de l’administration de McGill, de reconnaître les obstacles que rencontrent les étudiant·e·s qui utilisent les services de l’OSD, et nous demandons que des mesures soient prises pour améliorer l’OSD.
Preneurs/euses de notes
L’une des ressources disponibles pour les étudiant·e·s inscrit·e·s à l’OSD sont les notes des pairs, organisées dans le cadre du programme de partage de notes de l’OSD. Au cours des années précédentes, ceux et celles qui prenaient des notes qui sont partagées avec les étudiant·e·s inscrit·e·s à l’OSD recevaient une compensation financière pour leur service. À partir de l’automne 2019, le paiement des preneurs/euses de notes a été remplacé par un tirage au sort et des crédits au cadre du programme d’attestation de bénévolat. Bien que l’OSD ait reformulé le programme pour que les étudiant·e·s partagent simplement les notes déjà prises pour un usage personnel (ce qui implique donc qu’aucun travail supplémentaire n’est entrepris), cela ne correspond pas à la réalité ; les preneurs/euses de notes ont déclaré avoir passé plus de temps à formater et à organiser leurs notes de manière à ce qu’elles soient le plus utiles possible à leurs pairs.
Depuis que l’OSD a cessé de payer les preneurs/euses de notes (désormais appelés simplement « partageurs/euses de notes »), les étudiant·e·s qui utilisent le service ont signalé avoir constaté une baisse de la qualité des notes fournies. Sans incitation financière, le nombre de preneurs/euses de notes étudiant·e·s a diminué depuis l’hiver 2019, le dernier semestre où ils/elles étaient payé·e·s, laissant de nombreux/euses étudiant·e·s qui ont besoin de notes sans accès à leur adaptation. En outre, si les preneurs/euses de notes ne sont pas des employé·e·s de l’OSD, il n’existe aucune mesure pour les tenir responsables de la qualité de leurs notes. En conséquence, la qualité des notes de l’OSD aurait diminué, ce qui a conduit les étudiant·e·s à rechercher des notes de meilleure qualité sur les marchés informels. Ce n’est pas que les preneurs/euses de notes étudiant.e.s ont cessé d’être payé·e·s — ils/elles sont payé·e·s par les étudiant·e·s pendant que McGill ferme les yeux. Ceux et celles qui travaillent méritent d’être rémunéré·e·s et les étudiant·e·s en situation de handicap méritent de se voir offrir les mêmes chances de réussite scolaire sans obstacle financier supplémentaire. L’aversion de l’administration à payer les preneurs/euses de notes de l’OSD suggère que McGill ne considère pas les services de l’OSD comme essentiels, même si ses opérations sont mandatées par le gouvernement provincial..
Évaluations à l’OSD
Une autre adaptation qui peut être accordée aux étudiant·e·s inscrit·e·s à l’OSD est la possibilité de faire des évaluations avec l’OSD lui-même. Cependant, les étudiant·e·s ont rapporté de manière retentissante que la rédaction de leurs évaluations avec l’OSD leur causait un stress supplémentaire. Par exemple, les étudiant·e·s ont souvent reçu des instructions incorrectes concernant le lieu, le jour et la durée de leurs examens. Les environnements d’examen sont par nature des scénarios anxiogènes, et une mauvaise communication concernant les détails de ces examens ne fait qu’ajouter à ce stress. Lorsque les services de l’OSD provoquent une anxiété supplémentaire chez les étudiant·e·s, ils n’atteignent pas leur objectif d’adaptation aux conditions des étudiant·e·s.
De plus, les étudiant·e·s qui passent leurs examens avec l’OSD ne bénéficient pas de la même communication directe et simple avec leurs professeur·e·s que les autres étudiant·e·s. Bien souvent, les étudiant·e·s de l’OSD ne peuvent pas poser de questions à leurs professeur·e·s pendant les examens, car le contact avec les professeur.e.s n’est pas toujours établi. Les corrections des examens sont souvent effectuées en cours d’examen ; pourtant, les étudiant·e·s ne reçoivent pas du tout les corrections, ou s’ils/elles les reçoivent, ils/elles les reçoivent plus tard que leurs pairs. Cela décourage les étudiant·e·s de passer leurs évaluations avec l’OSD.
Les « pop quiz » constituent un autre obstacle. Bien qu’ils ne représentent généralement pas une part importante des notes de classe des étudiant·e·s, ils constituent toujours une forme d’évaluation des cours et les étudiant·e·s inscrit·e·s à l’OSD méritent de bénéficier de mesures d’adaptation à leur égard. Pourtant, dans presque tous les cas de figure, les étudiant·e·s doivent écrire leurs « pop quiz » avec le reste de la classe, car ils/elles sont, par nature, incapables de s’inscrire à l’avance à l’OSD, ce qui entraîne le refus effectif de l’adaptation garantie aux étudiant·e·s.
Aller de l’avant
Nous demandons à l’administration de McGill de prouver son engagement envers les étudiant·e·s en améliorant la qualité des services fournis par l’OSD. À cette fin, nous proposons que l’administration institue ces changements :
- Payer les preneurs/euses de notes : L’absence de compensation a créé de nombreuses difficultés pour les étudiant·e·s, les preneurs/euses de notes de l’OSD et les étudiant·e·s inscrit·e·s à l’OSD.
- Encourager l’enregistrement des cours : Dans le cadre de l’enquête, les étudiant·e·s ont massivement déclaré que les enregistrements de cours pourraient contribuer à atténuer les problèmes qui affectent les services de prise de notes de l’OSD. Bien que la technologie d’enregistrement des cours ne soit pas présente dans chaque salle de classe et que les cours soient enregistrés à la discrétion des professeur·e·s, l’OSD devrait encourager les professeur·e·s à fournir des enregistrements de cours.
- Une formation adéquate pour les surveillant·e·s de l’OSD : Conformément à l’objectif de l’Université McGill de devenir un « lieu de travail sain », il est nécessaire de s’engager à assurer un développement professionnel significatif qui permette au personnel de remplir correctement ses fonctions. Par l’intermédiaire du Bureau du développement organisationnel, avec les conseils de l’OSD, les employé·e·s qui surveillent les examens de l’OSD devraient recevoir une formation supplémentaire rémunérée nécessaire pour qu’ils/elles soient efficaces dans leur rôle.
- Représentation des étudiant·e·s au sein du conseil consultatif de l’OSD : Le conseil consultatif de l’OSD, qui donne des directives pour les services offerts par l’OSD, est censé avoir des sièges réservés aux étudiant·e·s. Cette année, ils n’ont pas rempli le siège, même si de nombreux/euses candidat·e·s étaient intéressé·e·s par le poste. Par conséquent, le conseil consultatif d’un service destiné aux étudiant.e.s n’a pas de représentation des étudiant·e·s, ce qui signifie que les problèmes réels des étudiant·e·s peuvent facilement être négligés par l’administration.
- Changement de nom de l’OSD : Le nom « Bureau des étudiants en situation handicap » est obsolète et stigmatisé. En revanche, les noms adoptés par d’autres universités, comme l’Université d’Ottawa, dont le service équivalent est le « Service d’appui au succès scolaire », reflètent une vision plus inclusive. Le changement de nom de l’OSD est nécessaire pour modifier la perception qu’a le public de ce service et des étudiant·e·s qui l’utilisent. Par-dessus tout, cela représenterait un engagement plus fort pour aider les étudiant·e·s à réussir leurs études.
Bien que de nombreuses préoccupations des étudiant·e·s concernant l’OSD découlent de problèmes institutionnels sous-jacents, notamment ceux qui touchent au financement et à l’organisation de l’université, il existe des mesures immédiates que l’administration peut prendre. L’OSD est un service essentiel pour les étudiant·e·s qui rencontrent des obstacles importants pour obtenir un diplôme, et des mesures doivent être prises pour éliminer le plus grand nombre possible de ces obstacles sans en créer de nouveaux.
Signé,
Beatrice Mackie / Représentante de la faculté de droit à l’AÉUM | lawrep@ssmu.ca
Jonah Fried / Représentant des résidences à l’AÉUM | ircrep@ssmu.ca
Jeremy Garneau / Sénateur de la faculté de génie à l’AÉUM | engineeringsenator@ssmu.ca
Madeline Wilson / Vice-Présidente (Affaires universitaires) | ua@ssmu.ca
Adam Gwiazda-Amsel / Vice-Président (Affaires externes) | external@ssmu.ca
Sam Haward / Vice-Président (Finance) | finance@ssmu.ca
Billy Kawasaki / Vice-Président (Vie étudiante) | studentlife@ssmu.ca
Sanchi Bhalla / Vice-Présidente (Affaires internes) | internal@ssmu.ca
Bryan Buraga / Président | president@ssmu.ca